Mokhtar Jallali, ancien député et
défenseur de droits humains l’époux de Mme Naziha Rjiba (alias Om Zied,) écrivaine et rédactrice en
chef du journal en ligne Kalima, qui est membre du Conseil national pour
les libertés en Tunisie (CNLT), a été emprisonné après avoir été victime d'un accident de la circulation
causé par un chauffard qui l'a violemment percuté dans un carrefour à
Tunis. Sa voiture a été
violemment projetée sur le trottoir, tuant sur le coup un piéton. Le
chauffeur responsable de l’accident a été immédiatement arrêté.
Mokhtar Jallali n'a été interpellé que trois jours
après l'accident et écroué à la prison de La Mornaguia, en attendant son
procès . Cette détention semble
sanctionner les activités de défense des droits de l’Homme de son épouse.
LES FAITS :
Le 13 octobre 2008, Me
Mokhtar Jallali, ancien député et membre du CNLT, a été victime d’un
accident de la route qui a causé la mort d’un piéton dans le centre de
Tunis. D’après le procès verbal établi par la police de la circulation,
un chauffard a heurté la voiture de Me Jallali, qui traversait le même
croisement et qui avait priorité. La voiture de Me Jallali a été
violemment projetée sur le trottoir, tuant sur le coup un piéton. Le
chauffeur responsable de l’accident a été immédiatement arrêté et Me
Jallali, qui avait perdu connaissance durant le choc, a été conduit à
l’hôpital.
Le 15 octobre 2008, Me
Jallali, convoqué par le procureur de la République, a été écroué à la
prison de La Mornaguia. Le 21 octobre 2008, la chambre des accidents de
la route du Tribunal de première instance de Tunis, suite à la demande de
libération formulée par les avocats de Me Jallali, a décidé de garder en
détention provisoire celui-ci, alors qu’il n’est pas le responsable
direct de l’accident mais une victime. Me Jallali reste détenu à la
prison de Mornaguia. Il n’a pas été informé des charges pesant contre lui
et justifiant son maintien en détention.
Le 28 octobre 2008, Mokhtar
Jallali a comparu une deuxième fois devant la Chambre des accidents de la
route à Tunis. Mais le tribunal a décidé contre toute attente son
maintien en prison en attendant la prochaine comparution renvoyée au 11
novembre. Cela malgré l'état de santé grave de Mokhtar Jallali qui n'a
pas pu recevoir les soins appropriés. Les avocats de maître Jallali ont
demandé à la cour de justifier cette décision de l'usage de la détention
préventive dans un cas où les conditions prévues par la loi ne sont pas
réunies. La cour a refusé de justifier sa décision et la défense a fait
valoir que cette détention obéit davantage à des motivations d'ordre
politique que juridique.
Selon le CNLT, il est détenu
pour régler des comptes avec les défenseurs des droits parce que Jallali
est membre du CNLT et le mari de Rjiba, dont le nom de plume est Om Zied.
Pour le CNLT, "la famille a déjà reçu des menaces indirectes à sa
sécurité et à sa liberté".
De son côté, Oum Ziada été convoquée lundi 27 octobre
devant la justice de son pays. Il lui est reproché d'avoir écrit, fin
septembre, sur le journal en ligne Kalima dont elle est rédactrice en
chef, un article sur la censure de l'internet en Tunisie.
Actions demandées :
L’Observatoire vous prie
d’écrire aux autorités tunisiennes et de leur demander de :
i. Garantir en toutes
circonstances l’intégrité physique et morale de Me Mokhtar Jallali et de
Mme Naziha Rjiba ;
ii. Procéder à la libération
immédiate et inconditionnelle Me Jallali dans la mesure où sa détention
est arbitraire puisqu’elle semble viser à sanctionner les activités de
défense des droits de l’Homme de son épouse ;
iii. Mettre un terme immédiat
à toute forme de harcèlement, y compris judiciaire, à l’encontre de Me
Jallali et de Mme Naziha Rjiba, ainsi qu’à l’encontre de tous les
défenseurs des droits de l’Homme tunisiens ;
iv. Se conformer aux
dispositions de la Déclaration sur les défenseurs des droits de l’Homme,
et plus particulièrement à son article 1 susmentionné, ainsi que son
article 12.2, qui dispose que “l’Etat prend toutes les mesures
nécessaires pour assurer que les autorités compétentes protègent toute
personne, individuellement ou en association avec d’autres, de toute
violence, menace, représailles, discrimination de facto ou de jure,
pression ou autre action arbitraire dans le cadre de l’exercice légitime
des droits visés dans la présente Déclaration” ;
v. Plus généralement, se
conformer aux dispositions de la Déclaration universelle des droits de
l’Homme et instruments régionaux et internationaux relatifs aux droits de
l’Homme ratifiés par la Tunisie.
Adresses :
- M. Zine el-Abidine Ben Ali, Président de
la République, Palais de Carthage, 2016 Carthage, Tunisie,
Fax : +216 71 744 721 ou +216 71 731 009
- M. Mohamed Ghannouchi, Premier Ministre,
Secrétariat Général du Gouvernement, Rue de la Kasbah, 1008 Tunis,
Tunisie, Fax : +216 71 562 378
- M. Rafik Belhaj Kacem, Ministère de
l’Intérieur et du Développement local, Avenue Habib Bourguiba, 1001
Tunis, Tunisie, Fax : ++ 216 71 340 888 ; Email : mint@ministeres.tn
- M. Kamel Morjane, Ministère de la
Défense Nationale, Avenue Bab Mnara, La Kasbah, 1008 Tunis, Tunisie,
Fax : +216 71 561 804
- M. Bechir Tekkari, Ministère de la
Justice et des Droits de l’Homme, 57, Boulevard Bab Benat, 1006
Tunis, Tunisie, Fax : +216 71 568 106 ; Email : mju@ministeres.tn
MERCI
D'INTERVENIR IMMÉDIATEMENT
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